1.08 Le Travail

Définition

Étymologie

Tripalium : Un instrument de torture, signifiant l’aspect pénible et contraignant du travail.

Significations

Travail : Toute activité de transformation d’un matériau brut.

1. Antiquité : Le travail était méprisé, vu comme une activité pénible et nécessaire dont il fallait se libérer pour vivre pleinement.
2. Époque Moderne : Le travail est perçu comme un moyen d’accomplissement personnel et de contribution à la société.

Références

Aristote - Travail en tant que contrainte

Pour Aristote, la vie idéale est celle dédiée à la contemplation et à la recherche intellectuelle. Le travail manuel, quant à lui, est perçu comme une activité nécessaire mais inférieure, réservée aux esclaves et aux classes inférieures de la société. Il considère que l’homme libre doit se consacrer à la vie politique et intellectuelle, car c’est à travers la contemplation et la philosophie que l’homme atteint le bonheur suprême.

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Hannah Arendt - Travail comme asservissement de la nécessité

Pour Hannah Arendt, le travail est une activité nécessaire mais réductrice, qui ne permet pas l’accomplissement de l’homme. Elle appelle à distinguer le travail de l’œuvre et de l’action pour comprendre pleinement le potentiel humain et la liberté politique. Arendt soutient que le travail, en tant qu’activité de production et de consommation, réduit l’homme à un statut animal et l’empêche de s’élever vers des activités plus nobles. Elle souligne le paradoxe selon lequel, bien que le travail soit nécessaire pour répondre aux besoins matériels, il peut aussi devenir une fin en soi, aliénant l’homme de sa véritable nature.

Arendt voit un paradoxe dans le fait que, malgré les progrès technologiques et la réduction du temps de travail, les sociétés modernes semblent toujours valoriser le travail comme une fin en soi.

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Nietzsche - Le travail comme aliénation

Friedrich Nietzsche critique vivement le travail en tant qu’institution sociale. Il considère que le travail empêche le développement de l’individu en le soumettant à des routines aliénantes et en limitant sa capacité à réaliser son potentiel créatif et intellectuel. Pour Nietzsche, “le travail est la meilleure des polices”, car il maintient les individus dans un état de soumission et d’obéissance, les empêchant de s’épanouir pleinement et de développer une conscience critique.

Selon Nietzsche, le travail détourne les individus de la quête de la grandeur personnelle et de la création artistique, les enfermant dans une existence marquée par la production et la consommation. Il critique l’idée que le travail soit nécessaire pour l’épanouissement humain, soutenant au contraire que ceux qui prônent les vertus du travail sont souvent ceux qui ont réussi à y échapper et à se positionner en dehors de cette nécessité.

Nietzsche soutient également que la valorisation excessive du travail est une forme de contrôle social, où l’intérêt de l’individu est subordonné à celui du groupe.

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Karl Marx - Le travail est détourné par le capitalisme

Dans le système capitaliste, les travailleurs sont contraints de vendre leur force de travail aux capitalistes pour un salaire, tandis que les capitalistes s’approprient la plus-value produite par les travailleurs. On détourne le travail qui est l’l’essence même de l’Homme.

Cette relation d’exploitation crée une division entre les travailleurs et les moyens de production, les privant du contrôle sur leur propre travail et de la valeur qu’ils produisent.

La plus value est la valeur ajoutée par le travailleur qui n’est pas rémunérée par le capitaliste. C’est la source des profits capitalistes.

flowchart TD
    A[Capital initial] --> B[Moyens de production]
    A --> C[Force de travail]
    B --> D[Production]
    C --> D[Production]
    D --> E[Vente]
    E --> F[Capital constant]
    E --> G[Plus-value]

    style A fill:#f9f,stroke:#333,stroke-width:2px
    style G fill:#0f9,stroke:#333,stroke-width:2px

La bourgoisie est la classe dominante qui possède les moyens de production, tandis que le prolétariat est la classe ouvrière qui vend sa force de travail.

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Kant - Ne pas travailler enjoindrait à l’angoisse

Kant affirme que l’homme est voué au travail et a besoin de travailler. Ne rien faire engendre l’angoisse, car l’homme a besoin de s’occuper et de se sentir utile. Le travail est nécessaire à notre bonheur, car il nous permet de nous réaliser et de contribuer à la société. Ainsi, pour Kant, le travail est une activité essentielle qui donne un sens à notre vie et nous permet de nous épanouir en tant qu’êtres humains.

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Hegel - Identification de l’Homme au travail

Hegel identifie l’homme au travail. L’homme se reconnaît dans ce qu’il crée en travaillant. Il se reconnaît dans son travail.

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Exemples

Exemple de l’abeille

Une abeille travaille pour produire du miel, une activité qui est essentielle pour sa survie et celle de sa colonie. Mais son travail a une grande différence avec le travail humain, il est instinctif. L’Homme réfléchit sur son travail, il le choisit et le façonne.