Définition
Étymologie
Le terme “bonheur” vient du mot “heur”, un vieux terme français signifiant “chance” ou “fortune”, précédé de “bon”. Il désigne donc à l’origine un état de bonne fortune ou de chance favorable.
Significations
Le plaisir est une satisfaction momentanée et éphémère, tandis que le bonheur est un état complet et durable. Il est crucial de distinguer les deux pour comprendre la véritable nature du bonheur.
Le bonheur est souvent considéré comme un état de plénitude et de satisfaction globale, durable et stable, alors que le plaisir est une expérience ponctuelle et temporaire.
Références
Aristote - Bonheur
Pour Aristote, le bonheur est le souverain bien, le but ultime de l’existence humaine. Il soutient que tous nos actes tendent vers ce but, et que le bonheur est atteint par l’accomplissement de la vertu et la réalisation de notre nature rationnelle. Le bonheur aristotélicien est donc lié à la pratique vertueuse et à l’actualisation de nos potentialités rationnelles.
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Kant - Bonheur en tant qu’idéal de l’imagination
Kant affirme que “le bonheur est un idéal de l’imagination, et non de la raison”. Selon lui, il est impossible de définir précisément le bonheur, ce qui le rend difficile à atteindre de manière certaine. Le bonheur reste ainsi une quête subjective et souvent insaisissable, dépendant des aspirations individuelles et de l’imagination plutôt que de la raison.
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Schopenhauer - Le cycle sans fin de désirs
Schopenhauer décrit le cycle des désirs comme étant sans fin. Chaque fois qu’un désir est satisfait, un autre surgit, créant une perpétuelle insatisfaction. Le bonheur est donc constamment repoussé par de nouveaux désirs, rendant son atteinte difficile et éphémère.
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Épicure - Hédonisme modéré
Selon Épicure, le bonheur (ou l’eudaimonia) se trouve dans la recherche du plaisir (hédonisme), mais pas dans le sens de la satisfaction immédiate de tous les désirs. Au contraire, Épicure met l’accent sur les plaisirs durables et l’absence de douleur. Voici les concepts clés de sa philosophie du bonheur :
- Ataraxie : L’ataraxie est l’absence de troubles dans l’âme. C’est un état de tranquillité et de sérénité intérieure. Pour Épicure, atteindre l’ataraxie signifie se libérer des peurs irrationnelles, notamment celles des dieux et de la mort. En atteignant l’ataraxie, on peut vivre une vie paisible et équilibrée.
- Aponie : L’aponie est l’absence de douleur physique. Épicure soutient que la douleur est un obstacle au bonheur et que la recherche de l’aponie, par des soins et une vie simple, permet de vivre sans souffrances corporelles. Une fois la douleur physique éliminée, il est plus facile de se concentrer sur les plaisirs mentaux et émotionnels.
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Type de Désir Description Devons-nous les poursuivre Exemples Désirs naturels et nécessaires Essentiels pour la survie et le bonheur de base. Leur satisfaction est facile et nécessaire. Oui Nourriture, eau, abri, repos Désirs naturels mais non nécessaires Naturels mais leur satisfaction n’est pas essentielle à la survie ou au bonheur de base. En modération Luxe alimentaire, confort Désirs non naturels et non nécessaires Ni naturels ni nécessaires, souvent créés par des conventions sociales ou des illusions. Non Richesse, pouvoir, renommée
Stoïciens - L’Art de la Distinction et de l’Acceptation
il est crucial de distinguer les choses qui dépendent de nous de celles qui échappent à notre contrôle. Cette distinction est au cœur de la sagesse stoïcienne et constitue un guide pratique pour naviguer les défis de la vie. La véritable sagesse stoïcienne réside dans l’acceptation tranquille des choses telles qu’elles sont, combinée à la maîtrise de soi face à ces réalités. Cette philosophie nous enseigne à accueillir chaque situation avec équanimité, à rester impassible face aux adversités, et à répondre avec calme et rationalité. Le bonheur est intérieur.
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Platon - La contemplation des Idées comme voie vers la perfection
Platon définit le bonheur comme “la jouissance du bien et du beau, le sentiment de la perfection.” Selon lui, le bonheur véritable est indissociable de la connaissance et de la contemplation des Idées, des formes idéales et immuables qui transcendent le monde sensible.
Le bonheur platonicien ne se trouve pas dans les plaisirs éphémères ou les possessions matérielles, mais dans l’élévation de l’âme vers la compréhension et l’amour des Idées. En contemplant ces Idées, en particulier celles du Bien et du Beau, l’individu réalise son potentiel et atteint une forme de perfection spirituelle. C’est cette jouissance intellectuelle et spirituelle qui constitue le bonheur ultime pour Platon.
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Pascal - Bonheur en tant que quête universelle
Pascal décrit la condition humaine comme fondamentalement malheureuse. Pascal y exprime l’idée que la recherche du bonheur est universelle et intrinsèque à la nature humaine. Même les actions les plus désespérées, comme le suicide, sont motivées par une quête de soulagement ou de fin de la souffrance, donc indirectement par une recherche de bonheur.
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