Définition

Étymologie

Le mot “devoir” provient du latin debere, qui signifie “être redevable” ou “être obligé”.

Significations

  1. Probabilité : Indique une supposition ou une probabilité.

    • Exemple : “Il devrait pleuvoir.”
  2. Nécessité : Exprime une inévitabilité ou une obligation inévitable.

    • Exemple : “Cela devait arriver.”
  3. Morale : Désigne une obligation morale ou une responsabilité éthique.

    • Exemple : “Je dois payer mes dettes.”

Références

Kant - Les impératifs catégoriques

Explication du concept

Immanuel Kant, dans son ouvrage “Fondements de la métaphysique des mœurs”, développe la notion d’impératif catégorique. Selon Kant, un impératif est une règle ou un commandement qui prescrit une certaine action. Les impératifs peuvent être hypothétiques ou catégoriques :

  1. Impératif hypothétique : Il dicte une action à condition de vouloir atteindre un certain résultat. Par exemple, “Si tu veux être en bonne santé, fais de l’exercice régulièrement.” Cet impératif dépend d’un désir ou d’une condition spécifique.
  2. Impératif catégorique : Contrairement à l’impératif hypothétique, l’impératif catégorique est inconditionnel et s’applique à toutes les situations, indépendamment des désirs personnels ou des circonstances. Il commande une action pour elle-même, par respect pour la loi morale.

Principe de l’universalisation

L’impératif catégorique est souvent résumé par le principe de l’universalisation. Selon ce principe, avant d’agir, on doit se demander si l’on pourrait vouloir que la maxime de notre action devienne une loi universelle. Une maxime est la règle subjective qui guide notre action. Par exemple, si l’on envisage de mentir, on doit se demander : “Puis-je vouloir que tout le monde mente dans une situation similaire ?” Si la réponse est non, alors l’action est immorale. Kant exprime ce principe dans la formule suivante :

“Agis uniquement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle.”

Exemple concret

Supposons que tu envisages de ne pas rembourser un prêt que tu as contracté. Avant d’agir, selon Kant, tu devrais te demander : “Que se passerait-il si tout le monde agissait de la même manière et ne remboursait jamais ses prêts ?” Évidemment, cela rendrait impossible tout système de prêt, car personne ne ferait confiance à personne pour rembourser. Par conséquent, une telle action ne peut pas être universalisée et est donc immorale selon l’impératif catégorique.

La dignité humaine et la fin en soi

Une autre formulation de l’impératif catégorique concerne le respect de la dignité humaine. Kant nous exhorte à toujours traiter l’humanité, en nous-mêmes et en autrui, jamais simplement comme un moyen, mais toujours en même temps comme une fin. Cela signifie que nous devons respecter les autres comme des êtres ayant une valeur intrinsèque et ne jamais les utiliser uniquement pour nos propres intérêts.

”Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans celle de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.”

L’impératif catégorique est au cœur de la philosophie morale de Kant. Il nous offre une méthode pour déterminer la moralité de nos actions en les soumettant au test de l’universalisation et en respectant la dignité humaine. Par cette approche, Kant nous invite à agir de manière éthique et responsable, en reconnaissant la valeur intrinsèque de chaque individu.

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Bentham - l’Utilitarisme

Principe de l’utilité

Au cœur de l’utilitarisme de Bentham se trouve le principe de l’utilité, parfois appelé “principe du plus grand bonheur”. Selon ce principe, une action est moralement correcte si elle tend à produire le plus grand bonheur pour le plus grand nombre de personnes concernées par cette action. Bentham définit le bonheur en termes de plaisir et de l’absence de douleur, et il considère que tous les plaisirs et douleurs peuvent être mesurés et comparés.

Calcul de l’utilité

Bentham propose une méthode pour évaluer le caractère moral des actions basée sur le calcul de l’utilité, également appelé “calcul hédoniste”. Ce calcul prend en compte plusieurs facteurs pour déterminer la quantité de plaisir ou de douleur qu’une action pourrait produire :

  1. Intensité : La force du plaisir ou de la douleur.
  2. Durée : La durée pendant laquelle le plaisir ou la douleur est ressenti(e).
  3. Certitude ou incertitude : La probabilité que le plaisir ou la douleur se produise.
  4. Proximité ou éloignement : Le temps nécessaire avant que le plaisir ou la douleur ne se manifeste.
  5. Fécondité : La probabilité que le plaisir soit suivi d’autres plaisirs.
  6. Pureté : La probabilité que le plaisir ne soit pas suivi de douleurs (et vice versa).
  7. Étendue : Le nombre de personnes affectées par l’action.

En utilisant ces critères, Bentham pense qu’il est possible de quantifier et de comparer les conséquences des différentes actions pour déterminer laquelle produit le plus de bien-être.

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Jonas - Le principe de perpetuation de la vie

Selon Jonas, l’objectif fondamental de toute action humaine doit être la perpétuation de la vie. Il soutient que nous avons une responsabilité morale de protéger et de préserver les conditions qui permettent à la vie de continuer à exister sur Terre. Cette perspective éthique repose sur plusieurs idées clés :

  1. Responsabilité envers les générations futures : Jonas insiste sur le fait que nos actions actuelles doivent tenir compte de leurs impacts à long terme, en particulier pour les générations futures. Nous devons agir de manière à ne pas compromettre la capacité des générations à venir de vivre une vie digne.
  2. Vulnérabilité et fragilité de la vie : La vie est fragile et précieuse, et elle dépend de conditions environnementales spécifiques. La reconnaissance de cette vulnérabilité doit guider nos actions pour éviter des dommages irréparables.
  3. Éthique de la précaution : Jonas propose une éthique de la précaution, selon laquelle nous devons éviter les actions susceptibles de causer des dommages graves ou irréversibles à la vie. Ce principe est particulièrement pertinent face aux incertitudes scientifiques et aux risques environnementaux.

Lutter contre le réchauffement climatique, par exemple, serait très important pour Jonas.

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